L'histoire de l'Île

Un lieu de villégiature

Des villas magnifiquement variées aux noms souvent pittoresques

Le terme de “villégiature” vient du mot “villa” désignant ces demeures de campagne que déjà les Romains aimaient à construire, afin d’y mener une vie paisible à l’écart de l’agitation urbaine. Les bords des fleuves, comme les forêts, sont les lieux de prédilection choisis pour ces villégiatures. Les rives de la Seine comptent au nombre de ces sites choisis dès le XVIe siècle par la haute aristocratie parisienne pour l’implantation de plusieurs maisons de plaisance et de châteaux.

De grandes demeures et des cabanes à lapins

De fait, aidée par la multiplication des lotissements et le déploiement du réseau ferroviaire, l’île se construit et sa population grandit. De 1886 à 1903, les habitants sont encore très peu nombreux sur l’île. De 1903 à 1946, la plupart des maisons sont des résidences secondaires, aujourd’hui la quasi-totalité des habitations sont devenues résidences principales. De 1930 à 1950 se sont construites, au bout de l’île , dans la partie encore rattachée à Villennes, de modestes maisons, appelées familièrement “cabanes à lapins” par les propriétaires de grandes villas groupées près du pont. Elles abritent des pêcheurs du dimanche, et de petits élevages familiaux de lapins et de poules, pratique très courante dans la France d’avant-guerre et jusqu’aux années 50, avant que l’avènement de la grande distribution et de la volaille industrielle ne les fasse disparaître.

Théophile Bourgeois

Chez les architectes naît une dynamique sur le thème de la villégiature, que ce soit celle des bords de mer, des bords de forêt ou des rives d’un fleuve. On peut citer l’architecte pisciacais Théophile Bourgeois dont la créativité en matière de maisons est exemplaire. C’est vraisemblablement lui qui a construit plusieurs maisons de l’île de Migneaux, donnant à ces villas des belvédères placés dans les hautes tours carrées qui souvent caractérisent son œuvre, ainsi que de nombreuses terrasses pour contempler les mouvements du fleuve.

Un nom pour chaque villa

Dès leur construction, la plupart des propriétés sur l’île de Migneaux avaient un nom, comme on peut le constater sur les écriteaux encore visibles ; ces noms étaient souvent inspirés par la végétation des jardins ou par la qualité de vie offerte par le site. La palme de l’originalité pourrait aller à La Payse, Les Bouts de Bois et Pas-de-Loup, celle du charme suranné à La Charmille et à la Villa Gracieuse.